La calligraphie latine a évolué avec le temps et offre de nos jours un vaste éventail de possibilités.
Voici un bref passage en revue chronologique des principaux modèles calligraphiques de l’écriture latine. Ces écritures sont encore aujourd’hui des sources inépuisables d’inspiration. Certaines évoquent le raffinement, d’autres la simplicité.
Les Romains développent des écritures pour asseoir leur pouvoir et faciliter la vie courante
Les Romains utilisaient plusieurs styles d’écritures : la capitale romaine, la quadrata, la rustica et la cursive.
La capitale romaine était celle gravée dans la pierre. Les Romains développent avec le temps les corrections optiques qui permettent une bonne lisibilité. La capitale romaine est faite pour être lue et vue depuis les édifices.
L’écriture capitalis quadrata (ou en abrégé quadrata, parfois aussi écriture carrée) désigne l’écriture de la capitale romaine au calame ou au pinceau.
La rustica est l’écriture principale durant l’Empire romain. Elle est notamment l’écriture du livre.
La cursive romaine est celle utilisée comme écriture courante.
Avant la chute de l’Empire romain, le souci de préserver les textes sacrés fait émerger l’onciale
Les moines utilisent l’onciale pour copier les textes bibliques et évangéliques. En choisissant un style d’écriture différent de l’écriture populaire, leur volonté est de différencier les textes divins tout en assurant la préservation.
L’envie d’unifier l’empire carolingien fait naître la caroline
Dans un souci d’unification de son empire, Charlemagne impose l’écriture caroline, première écriture minuscule. Ses qualités lui permettront bien des siècles plus tard de servir de modèle aux humanistes de la Renaissance ainsi qu’à l’imprimerie.
L’écriture gothique apparaît pour gagner de la place dans les pages de livre
L’écriture gothique est une évolution de la caroline. Par son étroitesse, elle permet de tracer sur la page un plus grand nombre de signes que la caroline et par conséquent d’utiliser moins de pages par livre. Il existe plusieurs familles de gothique, dont la textura, la fraktur et la cursive. Ses qualités esthétiques favoriseront son essor.
L’écriture Antiqua émerge à la Renaissance dans un souci de retour à une écriture plus lisible
Les humanistes de la Renaissance s’inspirent de la capitale romaine et de la minuscule caroline pour inventer l’Antiqua, écriture qui apporte lisibilité et simplicité après les excès des écritures du Moyen Âge. En Allemagne et dans les pays germaniques, où l’écriture gothique est fortement prédominante, l’Antiqua ne deviendra officiellement la norme qu’au cours du 20e siècle.
L’écriture de chancellerie est adoptée pour son raffinement et son élégance
L’écriture de chancellerie, évolution de l’écriture des humanistes issue de la caroline, est née en Italie au 15e siècle. Elle est utilisée à la chancellerie papale où elle donne naissance à la cancellaresca (écriture de chancellerie). Avec le temps, elle devient également plus étroite et inclinée, aboutissant à l’origine de l’italique.
L’écriture anglaise naît au 18e siècle dans le prolongement de la chancellière et devient l’écriture de référence
Evolution de la chancellière, cette écriture originaire de Grande Bretagne prend un essor considérable aux 18e et 19e siècles notamment grâce à l’usage de la plume en acier qui permet une écriture d’une grande élégance. Elle devient jusqu’au 20e siècle l’écriture de référence. Elle est utilisée comme écriture d’apprentissage de l’écriture à l’école dans plusieurs pays, notamment en France.
Sources
http://calligraphia.planete-typographie.com
http://www.lamaisondelacalligraphie.com
http://classes.bnf.fr/dossiecr/ecriture/intro.htm
http://expositions.bnf.fr/carolingiens/index.htm
http://classes.bnf.fr/ecritures/arret/lesecritures/pv/fi101.htm